Ce qui ne peut arriver n’arrivera pas. Si les revenus stagnent alors que les taxes, les prix et les taux d’intérêt sont en hausse, les gens ne seront pas en mesure de rembourser leurs dettes… ce qui est le cas de 120 000 Canadiens à chaque année.
Le plan de développement urbain à long terme et les prix des maisons ont rendu les gens vulnérables et l’insolvabilité des consommateurs au Canada a augmenté de 9,2 % annuellement depuis octobre 2018.
La dette aux consommateurs a atteint 1,834 billions et ne cesse d’augmenter. Des consultants en faillite prédisent que le nombre de foyers ayant de la difficulté à payer leurs dettes augmentera encore plus cette année et possiblement en 2020 et au delà, surtout en ce qui a trait aux cartes de crédit et les hypothèques à taux variable. Le ratio de la dette des ménages par rapport au revenu a grimpé à 174 %, une hausse de 29 % par rapport à 2008.
Une étude Ipsos démontre que les milléniaux son ceux qui éprouvent le plus de difficulté : 62 % doutent de leur capacité à rembourser leurs dettes alors que seulement 1/3 de la population générale adulte pense la même chose, et 46 % “se rapprochent de la faillite.” Presque la moitié des Canadiens sont conscients de leurs problèmes et se donnent une note de C ou moins en ce qui concerne leurs connaissances financières.
Les Débiteurs ressentent la hausse marquée des taux d’intérêt
Après 7 ans, la Banque du Canada a commencé à hausser son principal taux directeur du jour au lendemain en juillet 2017 et a maintenant atteint un sommet depuis 10 ans. Comme la plupart des Canadiens étaient habitués à un bas taux historique et aux taux négatifs ajustés pour l’inflation, la moitié ont avoué que ce changement a eu un impact majeur dans leurs vies. Le 24 octobre, lorsque la Banque du Canada a annoncé la plus récente hausse, cela a suggéré une approche future plus agressive pour les prochaines hausses.
Les analystes de l’Association canadienne des professionnels de l’insolvabilité et de la réorganisation (CAIRP) croient que cette tendance nuira aux consommateurs et que le pire reste à venir. Afin d’éviter plus de cas d’insolvabilité, ils avertissent que la Banque du Canada devrait attendre jusqu’en mai 2019 avant la prochaine hausse.
Un rapport récent de la CAIRP explique qu’il peut y avoir un délai de 2 ans avant que les consommateurs ressentent l’impact d’hausse des taux d’intérêt. CAIRP insiste qu’il faut éduquer les Canadiens à éviter un niveau d’endettement élevé et à ne pas se faire prendre au piège du crédit facile. Faillites Canada partage ce sentiment et soutient “qu’une utilisation excessive du crédit est la cause Numéro 1 des faillites.” Sur une base proximale, des imprévus coûteux sont souvent la goutte qui fait déborder le vase, suivent la perte d’emploi et la diminution de salaire.
Cependant, un intérêt marqué pour les taux d’intérêt et les habitudes personnelles détournent l’attention de contribuer à la productivité, au pouvoir d’achat et à un revenu discrétionnaire.
Le Logement, comment les taxes influencent le coût de la vie
Un des aspects les plus négligés des finances des Canadiens est celui des taxes. À tout niveau confondu, elles représentent environ la moitié du revenu familial – plus de 50 000 $ en moyenne et de loin la dépense la plus importante d’une famille. Il y a cependant peu de discussions sur la détresse financière causée par celles-ci.
Même si les Canadiens sont devenus plus riches en termes bruts, la hausse des taxes a de loin surpassée celles de l’inflation et de la productivité. Cela signifie que les dépenses des ménages se sont lentement, mais sûrement déplacées proportionnellement vers les taxes et qu’il y a moins de revenu disponible pour se loger, se nourrir et se vêtir.
Le marché du logement a commencé à ralentir cette année, mais les indices de prix dans les villes en pleine expansion comme Toronto ont maintenu le niveau de 2017. Au cours du boom précédent, d’une durée de 8 ans, le prix des maisons a monté de presque 80 %, un gros problème, surtout pour les jeunes acheteurs.
Même si l’inflation mesurée a connu une baisse au cours des derniers mois, vivre au Canada reste relativement cher. Le ménage moyen a dépensé 63 723 $ sur des biens et services en 2017, une hausse de 2,5 % par rapport à 2016. Se loger, se déplacer et se nourrir comptaient pour 62,5 % des dépenses de consommation.
Toronto, Vancouver, Montréal, Calgary et Ottawa font parties des 200 villes les plus dispendieuse dans le monde. La capitale ontarienne ainsi que Vancouver sont fréquemment jugées comme deux des villes les moins abordables pour vivre sur la planète à cause des prix des maisons exorbitants.
La Stagnation des salaires
Bien que le taux de chômage officiel a chuté à son plus bas en 40 ans et que la pénurie de mains d’oeuvre est flagrante dans certains domaines, les salaires canadiens n’ont pas suivi le coût de la vie. En termes ajustés en fonction de l’inflation, selon Statistiques Canada, les Canadiens se débrouillent avec presque le même taux horaire depuis les années 1970. En excluant le temps supplémentaire et les autres incitatifs, les employé à temps plein reçoivent 27,60 $ de l’heure en moyenne en 2017.
“Cette tendance à ne pas augmenter le taux horaire malgré une hausse considérable de l’emploi souligne les changements structuraux de notre économie, mises de l’avant par la crise mondiale. Cela démontre l’urgence d’agir dans bien des pays, afin d’aider leurs travailleurs, surtout ceux ayant moins de compétences professionnelles,” exprime le secrétaire général José Ángel Gurría, de l’Organisation de coopération et de développement économiques(OCDE) en juillet. Il a mis le doigt sur le problème : un marché de travailleurs inflexible et pas assez compétitif, ce qui rend difficile de demander des hausses de salaires quand les travailleurs augmentent leur productivité.
Bien qu’une panoplie d’ingrédients contribuent aux défis financiers des gens, la première étape est de reconnaître qu’il y a un problème.
Les Canadiens sont submergés de dettes sans aucune bouée de sauvetage en vue. Plutôt que de garocher de l’argent dans des programmes d’éducation ou de couper dans les taux d’intérêt – ce qui ne fait qu’encourager les gens à emprunter davantage – il faut s’attarder à la cause… Pourquoi les Canadiens ont-ils moins d’argent disponible pour se libérer de leurs dettes ?
Toute politique qui augmente le coût de la vie ou exige une charge fiscale plus lourde pour le contribuable devrait être évitée à tout prix lorsque possible.
Article original anglais ici.